Ma fille a 5 ans. C’est pas bien grand, 5 ans. Et pourtant, elle sait déjà beaucoup de choses. Et elle essaie même parfois de me donner des ordres. « Apporte moi mon dessert! » Je tente de la rappeler à l’ordre: « je suis la maman, tu es l’enfant. Si quelqu’un doit donner des ordres ici, c’est moi » Et elle répond: « ok d’accord, alors mon dessert? ». Et ça la fait rire. Moi pas.
Quand elle conteste mes indications (je dis « indications » parce que ça fait plus diplomate « qu’ordre ») je suis souvent tentée de lui dire: mais qu’est-ce que tu racontes?.. Je sais mieux que toi, d’abord, je suis ta mère (mère, ça fait plus sérieux que maman, non?) et puis ça fait plus longtemps que toi que j’existe donc j’ai plus d’expérience donc c’est moi qui ai raison. Point. (Je lui dis: « point », histoire de me donner de l’aplomb, mais vu qu’elle ne sais pas encore écrire, elle ne comprend même pas ce que ça veut dire. Des fois, je rajoute « à la ligne », pour dire « point, à la ligne » et là, elle est carrément paumée. Ca lui apprendra, non mais, c’est qui l’adulte ici? Bref, j’ai beau me défendre comme je peux, force est de constater qu’elle a souvent raison. Toujours raison, en fait.

Le matin avant de partir à l’école.
Moi: Je me demande ce que je mets comme manteau, aujourd’hui?… (Et oui, je me parle souvent à voix haute, ça me tient compagnie et en plus comme je me parle gentiment, je m’écoute)
Ma fille: Prends le parapluie!
Moi: Ah bon? Tu crois, mais il ne pleut pas.
Ma fille: Prends le parapluie.
Bon, comme elle aussi me parle gentiment, je l’écoute et je prends le parapluie. Sur le chemin de l’école, il se met à pleuvoir. On dit que la vérité sort de la bouche des enfants. La météo aussi, apparemment.

Le soir en rentrant en l’école.
Ma fille: tu m’as acheté un cadeau?
Moi: Non, et pourquoi d’ailleurs? C’est pas ton anniversaire, ni Noël, à ce que je sache.
Elle: Quoi?.. Tu ne m’as pas acheté de cadeau?!
Moi: Non….
Elle: Je veux un cadeau!
Moi: J’ai dit « non ».
Elle: Mais pourquoi?… Je veux un cadeau.
Alors évidement, le premier réflexe est de se dire : « mais bon sang qui l’a élevée cette gosse capricieuse? »…
Ah, oui, c’est moi.
Bon, faut que je rattrape le coup, que je sois ferme pour une fois.
Moi: Non. Point à la ligne.
Et puis je me dis, et pourquoi pas après tout?.. Pourquoi on ne pourrait pas faire des cadeaux aux enfants quand ils en ont envie/besoin, plutôt que d’obéir à un calendrier qui ne correspond à rien et qui nous transforme en stupides moutons dociles prêts à dépenser pratiquement un mois de salaire le jour où un type barbu doit soi-disant descendre du ciel (alors qu’on sait bien que ce n’est pas vrai), tout ça pour fêter la naissance d’un autre type barbu qui sait changer l’eau en vin, non mais quel exemple pour nos enfants, je vous le demande – Bon, ok, là, je m’emballe.
Nous voilà donc parties pour trouver le cadeau de cette petite demoiselle, mais un petit cadeau, hein? Je suis ferme la dessus. A la ligne.
Et finalement, on arrive par hasard devant un immense magasin de chaussures et c’est là que ça fait « Tilt ». Je devais absolument lui acheter des chaussures cette semaine, car elle n’en a plus une seule paire à sa taille. Et les jours suivants je n’aurais pas eu une minute à moi pour le faire. C’était le bon moment pour trouver « le cadeau ». Une fois de plus, elle avait raison. Et si les caprices n’existaient pas?
(Ok, je vais un peu loin, là, mais c’est l’idée).

Yoga
léa et le chat yogiToujours motivée par l’envie d’offrir à ma fille une vie saine et équilibrée (plus, en tout cas, que la nourriture que je lui propose qui est, d’après elle: « moins bonne qu’à la cantine » –  après cette insulte suprême, essayez donc de vous motiver pour cuisiner de bons petits plats!… voir comment faire à manger avec un frigo vide?), je fais une recherche internet sur des livres de yoga pour enfant. A sa demande, en fait: « maman, je voudrais faire du yoga comme toi ». Je me suis dit: « pourquoi pas après tout et si, elle avait encore raison? » J’ai donc trouvé Léa et le chat Yogi, qui propose des exercices assez ludiques et faciles à réaliser. Elle a accroché le poster récapitulant les différentes postures dans sa chambre (histoire d’impressionner les copines) et est très fière d’arriver à être droite comme un i les pieds vers le plafond dans la posture de la « chandelle » ou de respirer avec la « vague du ventre » en faisant bouger son nounours posé sur son abdomen au rythme de sa respiration (« doucement chérie, il va avoir le mal de mer, titi! »)
Voulant aller encore plus loin dans la démarche, j’ai aussi commandé: Calme et attentif comme une grenouille, sage et attentif comme une grenouilleexercices de méditation adaptés aux enfants de 5 à 12 ans, accompagné d’un CD audio qui guide les enfants d’une voix douce. Eline Snel a fait un tel tabac avec sa méthode aux Pays Bas qu’elle est maintenant enseignée dans les écoles. Dans son livre, on voit des photos de petits bouts de chou assis les yeux fermés, attentifs à leur respiration… impressionnants! On y apprend à :
– être sage comme une grenouille, grâce à la respiration
– écouter les signaux de son corps, comme la fatigue (pour en finir avec les : « Mais je te dis que tu es fatiguée! Mais non! Mais je te dis que si! »)
– savoir ce qu’on ressent :en répondant à la question: « quel temps fait-il à l’intérieur? »
– connaître ses limites « Assez : ce n’est pas trop, ce n’est pas peu, c’est tout juste ce qui est bien »
– gérer ses émotions désagréables « si vous apprenez à vos enfants à reconnaître leurs émotions, à les sentir et à les supporter, vous leur procurer un apprentissage fondamental » (Tu m’étonnes!)
Bon, ma fille n’a pas du tout accroché. « C’est trop nul ce truc de grenouille! » (Je crois que c’est la voix douce qui l’a énervée, cf la vidéo ci dessous)
C’est vrai qu’elle n’est pas particulièrement hyperactive, ni agitée. Elle n’a peut-être pas besoin de méditer après tout. Par contre, moi, je me suis complètement retrouvée dans ce livre (des fois, je me dis: « mais bon sang, tu ne peux pas rester tranquille une minute! Si tu continues, je te prive de dessert ») et je suis devenue fan de « l’exercice du spaghetti ».
Et si nous, les parents, on était plus conscient des messages de notre corps, attentif à nos ressentis et capables de gérer nos émotions négatives, nos enfants ne seraient-ils pas naturellement tous attentifs comme des grenouilles?…
Je vous propose de méditer la-dessus.


 

C’était ma participation aux jeudis de l’éducation de Wondermômes avec Papa Blogueur qui nous présente 7 vidéos d’éducation positive, Céline qui nous parle de la confiance, Vivi qui se demande pourquoi tant de pourquoi, Maman Mammouth qui parle de limiter les interdits, Isabelle qui nous parle du verre et Wondermômes qui nous parle de la mort et de faire son deuil.

education conseil wondermomes

7 Replies to “Nos enfants sont-ils plus sages que nous?”

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