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Faut-il craindre de dire « non » ?

Peut-être avez-vous remarqué que ce mot à tendance à déclencher chez nos enfants des réactions qui nous paraissent totalement disproportionnées ? Le moindre petit « non » peut engendrer une crise de colère et de larmes et puis par ricochet un débordement d’émotion chez les parents, et tout cela finit souvent en cris de part et d’autre. On peut ensuite craindre de dire « non » à nos chers petits, ce qui n’est évidemment pas la solution.

Et pourtant, dans mon livre « et si on arrêtait de crier sur nos enfants » paru chez First et en poche chez Pocket, j’explique à l’aide des neurones miroirs comment l’âge du « non » correspond en fait à la période où on leur dit « non » à longueur de journée. Programmés pour nous imiter, car c’est leur principal moyen d’apprentissage, ils ont tendance à répondre « non » à chacune  de nos demandes, comme nous le faisons pour les leurs.

poser des limites clairesEntre ceux qui pensent qui faut apprendre la frustration aux enfants dès le plus jeune âge et ceux qui évitent à tout prix de contrarier les leurs, il est parfois difficile de se positionner clairement. Et on se retrouve à dire « non » ou « oui » à la même demande selon l’humeur du jour ou les contraintes du moment.

Alors pour y voir plus clair, je vous propose aujourd’hui une astuce qui permet de dire « non » à chaque fois que c’est nécessaire, sans pour autant déclencher des crises de colères.

« Incroyable, me direz-vous, c’est justement l’outil magique que je cherchais !… »

Ca tombe bien, vous êtes au bon endroit, et en plus, c’est super simple, vous allez voir…

Redonner de la liberté

Ce qui énerve quand on essuie un refus (et c’est valable aussi pour les adultes) c’est qu’on se sent impuissant face à l’interdiction, privé de liberté, comme bloqué devant un mur infranchissable. L’idée est donc de redonner à l’enfant cette liberté perdue, avant même qu’il puisse en ressentir la frustration. La technique consiste donc à dire « non » à ce qui est interdit et dans la même phrase à dire « oui » à ce qui est permis.

C’est-à-dire à toujours indiquer l’endroit ou le moment où la demande de l’enfant est possible et donc autorisée. Par exemple « non, tu ne peux pas taper sur ta sœur mais oui, tu peux taper sur le coussin », « non, tu ne peux pas écrire sur la table mais oui, tu peux dessiner sur cette feuille », « non tu ne peux pas rester au parc maintenant mais oui, on y retournera demain » …

Bref vous avez compris, l’idée est de focaliser leur esprit sur ce qui est possible, ce qui est autorisé, ce qu’ils peuvent faire. Et à ce moment-là, le mur infranchissable qui déclenchait la colère, n’est plus qu’un petit mur qui entoure un magnifique jardin dans lequel il y a plein de choses intéressantes à faire. Car quand l’enfant veut quelque chose il ne voit plus que cela, c’est comme si le reste du monde disparaissait derrière son désir. Si le désir n’est pas accessible, c’est comme si le monde entier disparaissait brutalement il ne reste plus rien, ni dans son champs de vision, ni son imaginaire.

En lui indiquant le moment ou le moyen de rendre son désir possible, vous ouvrez ses perspectives, vous lui donnez du choix, vous lui permettez de percevoir la richesse du monde (qui ne se limite donc pas à ce paquet de bonbon qu’il voulait absolument…) Attention, il ne s’agit pas pour une fois de détourner son attention sur autre chose, mais de vraiment vous creuser la tête pour trouver un « oui » en rapport avec sa demande.

Changer d’angle de vue

J’ai utilisé cette astuce avec ma fille dès 1 an et demi et j’ai été surprise de voir ce que mécanisme était complètement intégré, un an plus tard quand à sa grand-mère qui se plaignait d’une douleur dans le bras droit, elle lui a demandé :

« Et dans l’autre bras, tu as mal aussi ?… non ? alors ça va. Tu as mal ici, mais pas là. »

Il y a toujours un endroit, où c’est possible, où ça va, où il n’y a pas de problème… le tout est de le chercher ! Et en tant qu’adulte, nous ne le faisons pas toujours…

En thérapie, cette technique s’appelle le recadrage, on change le cadre de notre vision du monde, au lieu de ne regarder que ce qui cloche, on cherche l’angle de vue qui nous permet de voir aussi ce qui va bien. Parfois il faut l’agrandir, parfois il faut prendre du recul, parfois il faut simplement tourner la tête à droite ou à gauche, en haut ou en bas pour apercevoir ce qui est possible ou bénéfique pour nous.

Et alors, un champ de possibles s’ouvre à l’horizon. Au lieu de voir seulement, que notre enfant pique des crises, on peut se réjouir de constater sa force de caractère, son dynamisme, sa façon bien à lui de ne jamais se laisser marcher sur les pieds… beaucoup d’atouts pour sa vie d’adulte, n’est-ce pas ?

Et vous, comment posez-vous les règles?

Drôle de Maman
Drôle de Maman
Valérie Roumanoff

Des outils et des idées pour faciliter votre vie de parent.

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