le jour ou mes parents ont divorce« Tout est de votre faute! »
Je crois que je n’ai jamais lu un livre aussi culpabilisant que celui d’Agathe Fourgnaud: « le jour où mes parents ont divorcé ».
C’est une suite d’interviews d’enfants de divorcés devenu adultes et aussi parents, retranscrits dans un style plus que monotone (désolée, j’ai pas envie d’être gentille après avoir lu ça). Tous ces témoignages sont hautement déprimants: il y a ceux qui en veulent ouvertement à leurs pères ou/et à leurs mères (40 ans plus tard, quand même, ils ont la rancœur tenace…), ceux qui ont reproduit « malgré eux » le schéma parental (mais c’est la faute de leurs parents, ils y sont pour rien, bien évidemment!…), ceux qui se sont drogués ou/et ont fait des dépressions (toujours à cause de leurs parents, bien sûr…), ceux qui sont trop malheureux de ne pouvoir fêter Noël avec tout le monde pour cause de mésententes parentales (houlala, c’est vrai que c’est terrible, ça!), ceux qui veulent à tous prix être des parents unis, histoire de faire le contraire de ce qu’ils ont vécu (mais ils ont l’air tellement acharnés, que ça donne pas trop envie). Bref, que des gens vraiment tristes, avec des vies bien pourries et qui en ont gros sur la patate, en plus.(Ceci dit, certains ont l’air sympa quand même, mais le style des retranscriptions leur enlève tout leur humour/charme/sympathie).

Le divorce, une partie de plaisir?
Je propose de faire un livre avec les mêmes questions, pour des enfants de famille dite « normales ». Vous croyez qu’ils seront peu nombreux à dire qu’ils en veulent à leur père ou/et à leur mère?… Vous croyez qu’ils diront que la vie est belle, et que c’est super chouette d’être en couple?.. Et qu’ils chantent dans le métro le matin en allant au travail ? (Ah, oui, c’est vrai, j’oubliais à Paris, il y plus d’un couple sur deux qui divorce, c’est pour ça qu’il n’y a pas beaucoup de chant matinal dans le métro).

Non mais sans blague! C’est quoi l’idée?… Comme si on ne se sentait pas déjà TERRIBLEMENT coupable de priver notre enfant d’un foyer stable et uni!… Comme si on faisait exprès de divorcer comme ça, pour le plaisir. C’est vrai que c’est hyper sympa de passer devant le juge!… Vous l’avez pas encore fait?.. Vous devriez essayer! Le mien était charmant, et la greffière, adorable! J’ai passé un très bon moment, je vous recommande de réserver votre place à l’avance, car il y a de l’attente!…

Vous avez dit: « culpabilité »?
Et comme si ça suffisait pas, l’auteur en rajoute une couche dans la deuxième partie du livre en donnant des statistiques (pas précises pour un sou, d’ailleurs): les enfants du divorce « rencontrent plus souvent que les autres des difficultés psychologiques de type dépressif, sont plus exposés à la consommation de tabac, de cannabis, d’alcool, et au risque de passage suicidaire ». C’est tout?!
Pour elle, il n’y a pas de « divorce réussi » mais seulement des parents qui ont échoué. Et prends ça dans les dents.
Ca sert à qui ce genre de livre?… Parce que ceux qui ne se préoccupent pas du bonheur de leurs enfants ne l’achèteront pas, et ceux qui s’en préoccupent n’en ont pas besoin pour savoir qu’il faut leur parler de la situation. (Wouah, quel conseil original et nouveau!…)

Un psy m’a dit récemment que ceux qui viennent le consulter sont, en majorité, des enfants de couples « unis ». Des enfants qui ont porté la culpabilité d’avoir gâché la vie de leurs parents (qui ne se sont pas séparés « à cause des enfants »). « Mais pourquoi n’ont-ils pas divorcé? » est leur leitmotiv. Comme quoi, quand on a les cheveux friser, on s’achète un fer à frisé et quand on a les cheveux raides, on s’achète des bigoudis…

Etre responsable de son propre bonheur?
Permettez-moi, chers enfants-de-divorcés-devenus-adultes, de vous présenter Hoponopono (voir l’article « Dites je t’aime à votre ex« ). La première étape consiste à accepter la responsabilité de son propre bonheur. On peut décider d’être heureux quelque soit les parents qu’on a eu (ou qu’on aurait aimé avoir.)
Et pour illustrer cette idée, parfois difficile à accepter, voici l’histoire de deux frères dont les parents étaient alcooliques. La mère, prostituée était battue par le père. Joli tableau, n’est-ce pas? (C’est une histoire vraie).
L’un est devenu alcoolique, dépressif, sans emploi et dit : « Que pouvais-je faire d’autre? avec des parents alcooliques et une mère prostituée?… »
L’autre est marié, père de famille, habite une belle maison avec un emploi lucratif et dit: « Que pouvais-je faire d’autre?.. avec des parents alcooliques et une mère prostituée?.. »
Nous ne sommes pas responsable de ce qu’on a fait de nous, mais nous sommes responsables de ce que nous faisons de ce qu’on a fait de nous.
A méditer, madame Agathe Fourgnaud.

4 Replies to “Le jour où j’ai culpabilisé…”

  1. Culpabiliser de quoi ? D’avoir sauvé mes enfants des coups ?? Des années gâchées ? De s’être trompé sur le choix de son conjoint ? Allons allons, nous ne sommes pas non plus indemne de ce divorce même ! Ne perdons pas notre énergie mais au contraire utilisons là pour nous reconstruire et envisager l’avenir, mes enfants sont tellement heureux de me voir rire à nouveau, donc dans les cas (qui ne sont pas rares) ou les enfants revivent aussi après la lourdeur des disputes, je dis OUI ! Un divorce ça sert aussi à retrouver le bonheur tout simplement, pourquoi pas un livre sur les enfants « de divorcer » heureux?

  2. Bonjour Valérie,

    En effet, nous sommes responsables de notre bonheur et même si notre passé a un impact plus ou moins important sur notre vie, il ne détermine ni notre présent, ni notre futur.

    Bonne journée 😉

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