MAIS pourquoi donc?

Saviez-vous que le mot « Mais » est un grand annulateur. Tout ce qui a été dit avant « mais » est automatiquement effacé/rejeté par le cerveau de notre interlocuteur comme étant faux. Alors imaginez un peu l’effet d’une phrase comme:

Je t’aime mais je voudrais que tu ranges ta chambre.

Et pour ceux qui sont adepte de la parentalité positive:

Je comprends ce que tu ressens mais je voudrais que tu saches que…

enfant parentalitéOn emploie très souvent ce mot sans s’en rendre compte et même quand on y fait attention, c’est assez difficile de s’en défaire. Le plus simple est de le remplacer par « ET » ou par « MAINTENANT ». Mais, tu verras, il faut un peu d’entraînement.

(Oh mince, je l’ai dit!… pardon, je reprends:) Et maintenant, il faut un peu d’entraînement!

La négation, une suggestion déguisée

Il en est de même pour la négation dont le cerveau ne tient pas compte. Un enfant a qui on dit:

« Ne tombe pas! »

Entend: « Tombe! ». Et ça marche aussi pour les adultes. A quoi penses-tu, si je te dis: « Ne pense pas à un singe vert »?…

Pour comprendre ce dont on parle, le cerveau humain a besoin de passer par la version positive de la phrase. Sachant cela, c’est plus facile de comprendre pourquoi des phrases comme celle-ci n’ont aucun effet positif:

 Je te fais confiance, mais ne lâche pas la rampe de l’escalier

Et si vous rajoutez en plus ce qu’on appelle en hypnose une suggestion directe :

…Sinon, tu vas tomber!

L’effet est garanti: l’enfant lâche la rampe et tombe. Et là, cerise sur le gâteau: « Ah, tu vois, je te l’avais dit! ». En effet, tu l’avais dit, et c’est justement cela qui a provoqué la chute, tiens! 😉

Et là, on se rend compte qu’on passe notre temps à donner des suggestions négatives:

Ne pleure pas!… N’aie pas peur!… Ne cours pas!…. Ne touche pas à ça!

Et dire qu’ensuite, on se plaint que nos enfants ne nous « écoute » pas…! Ils nous écoutent trop bien, en fait.

Alors, je suis sûre que tu as tout compris MAIS je te le répètes encore une fois: NE dis pas PAS « mais », et N’emploie PAS de négation, si tu veux améliorer ta communication avec ton enfant…
(Oh, zut… il semblerait que je n’ai pas tout à fait fini mon entraînement, moi non plus)

et chez toi, tu fais attention ce que tu dis?

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 Crédit photo: Elena Stepanova- jörn buchheim

24 Replies to “Pourquoi on ne doit pas dire « mais » à ses enfants”

  1. Que cela est vrai! Cependant, il faut vraiment avoir une bonne gymnastique de l’esprit pour y parvenir (tu as vu que je n’ai employé ni MAIS ni de NEGATION 😉 ) Je vais essayer de le faire plus souvent.

  2. Ahlala, alors là, je culpabilise car je suis la reine du MAIS!
    Autant, je fais attention au négation mais les Mais, c’est trop duur!
    Ca sort tout seul lol.

    Et quand en est-il si on ajoute un message « je » après le mais? genre je sais que « tu veux …MAIS j’ai peur que tu …? »

  3. Voilà déjà plusieurs mois que j’essaye de ne plus commencer mes phrases par « non »… que j’essaye de remplacer par « Oui mais »… Donc je ne sais pas si c’est vraiment beaucoup mieux 😉
    Et pareil, j’évite aussi la négation, et c’est un excellent exercice (j’y parviens plus par écrit que par oral). Ex: « tu n’as pas fait ça » devient « Il me semble qu’il manque ça »…
    Ya du pain sur la planche (mais) ET je suis convaincue que ç’en vaut la peine!

      1. Si une personne me répond par « Oui mais », je me sens plus « validée » que si j’avais eu droit à un « Non » sec.
        Personnellement je ne pense pas l’utiliser pour essayer de convaincre mon interlocuteur, mais simplement pour parvenir à envisager son point de vue plutôt de m’y fermer immédiatement.

        1. oui, vous avez raison, le « oui, mais », est beaucoup plus doux que le « non ». C’est aussi intéressant de ne pas toujours être d’accord avec ce qui se dit, ça permet d’enrichir sa propre expérience 😉

  4. Encore une fois, un excellent article : très pertinent sur le fond et enrobé d’un humour dont je suis complètement client ! 🙂

    Je confirme qu’en thérapie, par exemple, les « Oui, mais… » indiquent bien que la personne voudrait changer (consciemment, elle dit « Oui ») et a pourtant mis en place des défenses inconscientes (« Mais… ») qui l’en empêchent.

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