En ce 8 janvier 2015, je fais le souhait que l’éducation intelligente, bienveillante, en conscience ou quel que soit le nom qu’on veuille lui donner puisse empêcher la haine de grandir et de se développer.
Tu sais déjà qu’il peut être intéressant de ne pas toujours dire « non » (cf: la fin du terrible two) qu’il est recommandé aussi d’éviter le « mais » (cf: pourquoi il ne faut pas dire « mais » à ses enfants?) et aujourd’hui, tu vas pouvoir encore surveiller davantage ton langage quand tu parles à tes enfants (et pas seulement pour ne pas dire de gros mots).
Les Généralisations*
Est-ce qu’il t’ai déjà arrivé de faire des généralités? C’est à dire de donner un caractère définitif et permanent à un comportement, une action à partir seulement d’une ou plusieurs expériences semblables. C’est extrêmement courant, on passe notre temps à en dire (tiens, en voilà une, justement!).
Utiles pour l’apprentissage, pour synthétiser quelque chose, pour concevoir une idée, elles sont aussi venimeuses que de méchants champignons rouges et blancs dans la communication parent/enfant (et la communication tout court, aussi soit dit en passant.)
1. Quantifieur universel: tout, jamais, toujours
Dès que tu emploies une phrase avec « tout », « jamais », « toujours », « tout le temps », « à chaque fois »… c’est bon, tu es en plein dedans!
– Tu ne ranges jamais ta chambre!
– Tu n’écoutes jamais rien!
– Elle désobéit tout le temps!
– Il embête toujours ta sœur!
Et pourquoi ça fait du mal de dire ça? me diras-tu, ils ne rangent jamais leur chambre, ces petits morveux!
Et bien, tout simplement parce que c’est faux. Il embête toujours sa sœur?… Vraiment?… Tout le temps?… T’es sûr?…Il ne va pas à l’école de temps en temps?… Il ne dort jamais?… Il ne fait vraiment rien d’autre?… Peut-être que c’est trop souvent pour toi, mais dire « toujours », c’est faux, c’est un mensonge (et c’est pas bien de mentir, tu sais?). Et comme c’est faux, ça place l’enfant dans un sentiment d’inconfort terrible: mélange d’incompréhension et d’impuissance, le cocktail détonnant. Tu as d’ailleurs du remarqué que ce genre de phrase ne résout rien, ne change rien, ne modifie rien, sauf peut-être l’ambiance qui devient de plus en plus lourde…. Alors, pas de panique, il suffit seulement de faire n’importe quoi d’autre (cf: faites n’importe quoi d’autre).
2. Nominalisation: construire un nom à partir d’un verbe
Pratique très répandue, surtout quand il y a plusieurs enfants, notamment pour les différencier les uns des autres (Et si tu t’achetais plutôt des lunettes?…)
– Regardez-moi ce bon à rien!
Je ne vois pas… où ça exactement?…. L’adulte ou l’enfant?– T’es vraiment qu’une pleurnicheuse!
Les chats ne font pas des chiens.– Mon fils est coléreux, rêveur, maladroit…
Ah bon?… Je croyais qu’il s’appelait Antoine?
Les étiquettes sont des généralisations. J’en ai déjà parlé dans « Et si les caprices n’existaient pas?« , les étiquettes sont plus que délétères. Elles enferment l’enfant dans un comportement, le réduisent, le transforment en objet qu’on étiquette. Un enfant coléreux, ça n’existe pas, c’est seulement un enfant qui parfois, souvent peut-être (mais pas « TOUJOURS ») se met en colère. Est-ce qu’il se met en colère 24h/24h, 7j/7j?…. Non?… Alors, ce n’est pas « toujours ». C’est seulement un comportement, ça ne fait pas une identité.
3. Origine perdue: on dit que, il faut que…
La plupart de nos réponses, quand on ne sait pas quoi dire, ressemble à cela. On saute à pied joint sur des phrases type « origine perdue », super pratique puisque justement on ne peut vérifier d’où ça vient et donc c’est forcément vrai, n’est-ce pas? (Bon, de toute façon, c’est moi la mère et toi l’enfant, alors tu te tais maintenant, compris?)
Ce qui donne:
– « On ne jette pas la nourriture! »
cf: les 10 phrases qui poussent nos enfants vers l’obésité– « Ça ne se fait pas! »
Qui a l’avantage ou l’inconvénient de s’appliquer à vraiment n’importe quoi?– « C’est interdit! »
Ah bon?.. par qui?… Y’a vraiment des policiers qui vont venir me chercher si j’écris sur la table de la cuisine?– « C’est comme ça! »
Celle-là, je l’utilise beaucoup, je dois avouer… Très pratique pour clore l’enchaînement sans fin des fameux pourquoi? pourquoi? pourquoi?… parce que c’est COMME CA! (Ce qui ne veut absolument rien dire quand on y réfléchit…)
Si tu t’es reconnu, rassure-toi, c’est normal!… Les généralisations sont extrêmement courantes et tout le monde les utilise (tiens, en voilà, une!…). On ne peut quasiment pas s’exprimer sans (et encore une autre).Tu vois, elles sont vraiment partout (et hop, une troisième!). Donc, pas de culpabilité s’il te plaît! (cf: ma vielle copine, la culpabilité).
Essaie seulement quand tu en repères une, de changer la construction de ta phrase, par exemple: « tu embêtes toujours ta sœur! » deviendrait « tu embêtes ta sœur », ce qui n’a, en fait, plus beaucoup de sens, ni d’impact, alors est-ce bien la peine de le dire?… 😉
Et toi, quelle est la généralisation que tu emploies le plus souvent?
* »généralisation » n’est pas une faute de frappe, c’est une appellation qui vient de la PNL pour nommer ces sortes de généralités qui se repèrent par ces trois tournures de langage.
Crédit photos: © pathdoc © Joseph Helfenberger
C’était ma participation aux jeudis de l’Education de Wondermômes, voici les autres articles participants à ce chouette RDV hebdomadaire:
Les aventures de la Famille Bourg > Découvrir les différents états de l’eau à 3 ans
Poucelimama >L’hygiène alimentaire
Wondermomes > et si on jouait pour aller se laver
P’tite Pomme > ne pas céder
Papa Blogeur >le brossage des dents
Ma bouille et moi > La couche est pleine
Mère débordée > l’hygiène
c’est bien vrai tout ça!!
Encore une fois je me retrouve dans toutes ces petites phrases que je dis tout en pensant en même temps que je ne devrais pas!
C’est quand on prend conscience de ce qu’on fait, qu’on peut commencer à le changer 😉